Semaine du jeudi 27 octobre 2005 - n°2138 - Chroniques
Les lundis de Delfeil de Ton
Un calendrier judiciaire chargé
Holly Thacker s'en est pris à Fluffy, son chat. Elle l'a enfermé dans la machine à laver le linge, elle a réglé le thermostat sur « très sale » et allez donc, manège, on tourne. Par le hublot, ses deux filles, 5 et 15 ans, ont vu le chat s'épouvanter et mourir, ce qui lui a demandé bien dix minutes. Après quoi, maman a sorti le chat, tordu, essoré, et l'a jeté à la poubelle.
Là-dessus, voilà l'ancien mari, le père des filles, qui téléphone pour prendre des nou-velles. Tout le monde va bien. Et le chat ? Lui, il est mort, et d'expliquer comment. Le père vient voir, il voit le chat, il alerte la RSPCA, société protectrice des animaux anglais.
Le procès a eu lieu la semaine dernière. Holly Thacker s'est plainte de ce que le chat la griffait. Il est à craindre qu'il avait ses raisons. Bref, le juge est horrifié, le procureur est horrifié et, dehors, devant le palais de justice de Norwich, on brandissait des pancartes demandant un juste châtiment pour les bourreaux d'animaux. Holly Thacker a pris six semaines ferme. Elle ne va même pas en faire la moitié, se sont exclamés les porteurs de pancartes, eux aussi, des gens sympathiques.
Avez-vous essayé de mettre un cheval dans une machine à laver ? Paul Tait n'a pas essayé. Lui et son copain jouaient à d'autres jeux avec les animaux. Ils entraient de nuit, subrepticement, dans les écuries d'un voisin pendant qu'il dormait du sommeil du juste, et là ils s'adonnaient à des pratiques qu'il faut bien appeler bestiales et que Paul Tait filmait. Le shérif a d'ailleurs saisi sa dernière cassette vidéo où on voit clairement comment un cheval, introduit dans le copain, lui a percé les intestins, ce qui a fait que le copain est mort. Remarquez que ce n'est pas défendu par la loi de cet Etat de Washington de s'accoupler avec des animaux, du moins tant que ça ne fait pas de mal à l'animal. Là, le cheval n'a pas eu mal, c'est plutôt sa victime qui a souffert. Paul Tait passera en jugement, le 31 octobre, pour s'être introduit dans une propriété privée sans autorisation, par escalade. On s'attend qu'on n'aura jamais vu un public aussi nombreux pour le procès d'un escaladeur de propriété.
Cette dame, elle, n'avait pas besoin d'escalader pour entrer dans la caserne des pompiers. Elle y était reçue à bras ouverts. L'histoire semble partie pour aller jusqu'en justice, le président du Service départemental d'incendie et de secours de l'Hérault annonçant à tous les échos que si elle se confirmait, elle entacherait l'honneur d'une corporation estimée des Français. La dame, sur son site internet, contre monnaie, propose des photos de ses ébats dans une caserne, avec des hommes en uniforme, qui semblent d'authentiques uniformes de pompiers de La Grande Motte. Que va devenir la réputation des pompiers si de tels ébats sont tolérés chez les pompiers, demande le directeur de Service départemental d'incendie et de secours de l'Hérault. Voilà, de la part de ce directeur, bien des imputations qui paraissent assurément peu fondées.
La réputation des pompiers, contrairement à ce que ce directeur a l'air de croire, repose beaucoup sur leurs ardeurs auprès des dames, on entend aussi souvent parler d'ardeurs de messieurs auprès de pompiers. C'est que les pompiers éteignent aussi ces feux-là, personne ne s'en est jamais plaint. Cette réputation leur vaut plutôt des clins d'oeil complices, aux pompiers. Encore un procès, s'il a lieu, qui attirera du monde. Prendrait-on la justice pour un spectacle ?
Delfeil de Ton