Maître Gros et le petit porteur.
Il y a longtemps, dans la jungle boursière, un petit porteur trouva une belle action. Il la chérissait et fondait sur elle de grands espoirs. Il l’avait découverte, presque par hasard, délaissée de tous et lui avait offert l’hospitalité dans son portefeuille. Quelle joie pour lui de la voir ainsi grossir, jour après jour. Comme tout à chacun il n’avait qu’un espoir, celui qu’elle lui offre enfin une descendance. Quoi de plus merveilleux qu’une action qui donne la vie, sous la forme d’un dividende en nouveaux titres gratuits. La famille allait s’agrandir et déjà il préparait une petite ligne bien douillette dans son PEA, afin d’y accueillir sa progéniture.
Ainsi que beaucoup de futurs pères, un peu trop anxieux, il commença à surveiller le CO, bien mieux qu’un moniteur d’échographie. Lui, qui n’avait auparavant jamais prêté attention à ce genre de choses, suivait le déroulement de cette grossesse, submergé de bonheur et souvent même, les larmes aux yeux. Malheureusement, il ignorait que cet antre était aussi le repère de Maître Gros.
Maître Gros était un ogre qui se nourrissait exclusivement de belles et bonnes actions fraîches et pour assouvir son appétit, qui était énorme, il avait entre autres stratagèmes, celui d’attirer le regard des petits porteurs vers ce fameux carnet d’ordres, pour ainsi mieux les hypnotiser. L’ogre en plus d’endormir la vigilance des petits, possédait l’incroyable don de modifier la configuration du CO, faisant apparaître, puis disparaître des ordres, comme par enchantement. Maître gros était décidément une redoutable créature.
En général, au bout de quelques jours, le petit porteur ainsi possédé, victime d’immondes hallucinations, ne voyait plus sa belle action que sous les traits d’une vieille daubasse, hideuse et stérile. Il s’en débarrassait donc au plus vite, bien content de trouver un acquéreur pour cette horrible chose, jurant à qui voulait bien l’entendre, que jamais plus il ne s’amouracherait d’une valeur aussi repoussante.
C’eut été une bien triste fin, pour un si bel amour, mais heureusement ce n’était pas la fin. Car notre petit porteur était plus malin. Après s’être aventuré dans le CO, sentant l’engourdissement le gagner, il se rappela ce vieux grimoire où figurait une formule magique, véritable repoussoir à Gros. Alors, il répéta sans cesse cette étrange psalmodie : < Par la barbe de l’AMF et de mon PEA, je suis un investisseur au long terme et je n’ai que faire de votre CO...Par la barbe de l’AMF et de mon PEA, je suis un investisseur...>
En un instant, il retrouva sa totale lucidité, d’un clic réussit à fermer la maudite fenêtre du CO et sain et sauf, repartit vers son PEA, avec toujours à son bras, sa charmante action, plus belle que jamais.
Fin.
Grounch.
Source >>
http://www.amf-france.org/documents/general/7153_1.pdf
NDLR : Allez directement à la dernière page de ce PDF et vous verrez ce qu’il en coûte que de jouer au magicien.
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