guesdion pête ?

Beut-êdre ma quesdion fa-t-elle baraîdre pête,
Mais gu’y a-d-il fraiment tans la tête t’un boète ?
Z’il a beur guelguefois gue la gorde ne se rompe
Est-ce barce gu’il est touchours à gôdé de ses bompes ?

Je ne connaissais de poèmes bavarois
Je ne les savais pas chargés d'un tel émoi
Dès aujourd'hui je percevrai différemment
Le poète d'outre Rhin aux mots si charmants.

Muni d'une très officielle invitation
Notre preux chevalier s'approcha doucement
Car de l'endroit provenaient nombreux ronflements
Ne voulant réveiller il poussa le battant
Observa les visages reposés des passants
Et tenta alors d'engager conversation
Repérant un fin gastronome à l'évidence
Un sourire éclatant pour gagner sa confiance
Il attrappa un siège et s'assit face à lui
Commença à disserter sur les oeufs au riz :

C'est sûr qu'c'est d'la ball' les oeufs au riz
Mais la potée au choux rien de tel mon ami !

Fort honteux et confus de sa lenteur d'esprit
Mais bien plus des remarques qui s'en sont ensuivies
Notre preux chevalier réfléchit fort longtemps
Cherchant spirituelle réponse ou faux semblant
Il arbora alors un sourire épanoui

Mais qu'a donc le couvreur à me parler de vous
Celà n'empêche pas que la potée aux choux
Accompagnée d'un grand pichet de cidre doux
Est un bon préliminaire à votre oeuf au riz
Ainsi qu'un gros bisou de Céleste Ravie


Espérant s'en tirer pour un compte honorable
Il tapa virilement du poing sur la table
En demandant à boire d'une voix tonnante
Se gratta le menton puis d'un air fort aimable
Il salua ces personnes fort méritantes.