Ô vous les nantis, heureux bourgeois sans souci
Vous qui savez la chance d'un toît sur la tête
N'oubliez donc jamais que souffle la tempête
Pour bien des pauvres gueux, miséreux sans abri
Qu'il en est tant d'entre eux qui, peut-être, à cette heure
Chercheront un refuge dans un ascenseur
Et que ces pauvres hères sachent qu'en mon coeur
Compassion et pitié pour leur vie de malheurs
Le disputent à la faim qui le soir me tenaille
Devant ma riche table emplie de victuailles.
Pour celui qui s'endort, seul dans son ascenseur
Bien étroit, qui pourrait abriter du bonheur
Roulé dans des journaux au lieu des bras calins
D'une dame, s'il avait été plus malin
Cette leçon de vie lui a au moins appris
Qu'il est bien imprudent d'être seul sans abri.