Les oeuvres sociales de soeur Céleste

Pour un poète qui s'ignore
Voici des fleurs de mon jardin
Brandies comme doux sémaphores
Pour apaiser votre chagrin.

Nous ressentons cette souffrance
Qui émane de vous ce soir
Il faut enfin faire confiance
Nous sommes vos amis, nous croire.

Nos mains unies tendues vers vous
Vous extrairont de ce trou noir
Nous ne vous laisserons pas choir
A vivre il faut reprendre goût.

Autre version pour le même :

Pour un poète qui s'ignore
Voici des fleurs de mon jardin
Brandies comme doux sémaphores
Pour apaiser tout ce chagrin.

Approche de mon goupillon
Vois comme il brille dans le noir
C'est l'Esprit Saint qui, d'un regard
Fera de toi quelqu'un de bon.

Je ne suis que petite soeur
Misericorde est mon fardeau
Mais suivons la voie du Seigneur
Et nos lendemains seront beaux.


Fort occupée ce jour à copier puis coller
Soeur Céleste en oublait d'aller se coucher
Repérant un autochtone à l'air peu aimable
Elle demanda sa route d'une voix affable
Puis sourit au quidam, le bénit sans regrets.

Comme vague dansant au milieu des embruns
Ecumant arlequin venant du fonds marin
Sur la terre et sur l'eau le brûle le soleil
Par des mots assassins repousse le réveil
Et se rit de demain le poète chagrin.


Quel étrange poète est celui de ces vers
Ces milliers de bouteilles qu'on jette à la mer
Qui voguent sur les flots, nimbées de certitudes
Emportant son espoir, bien trop vaine habitude.

Une infinie mansuétude dans la voix
Le saint troubadour invita l'homme énervé
A finir un grand bol de tisane sucré
Accompagné d'un tout petit gâteau aux noix.



Multiplicator
De mes comptes je demande mille pardons
Habitude archaïque d'apprenti poète
Mais devant votre appel j'ai senti compassion
Quand au pseudo c'était ça ou bien Cacahuette.



La tisane eut tôt fait de faire son effet
A savoir endormir l'énervé tout hurlant
Qui, ayant avalé les noix d'une bouchée
S'endormit sur la table en bavant et ronflant.



Nos mots dansent dans les fils et courent le monde
Sans la toile à cette heure ni multi ni cahouette
Je n'aurais pu vous tirer des griffes immondes
De tous vos démons et leurs sombres silhouettes.


Espérons qu'ils les ait suffisamment mâchées
Pour qu'elles ne remontent tenter de l'étouffer
Il est calme, évitons de faire trop de bruit
Et d'un geste gracieux, souhaitons lui bonne nuit.


De mémoire de troubadour
On rendit rarement la rime
Le dernier le fit un seul jour
Pourtant le jeu n'est pas un crime

Mais à présent la nuit est là
Morphée m'ouvre tout grand ses bras
Compagnons de quelques instants
Bonsoir à vous, suivez le vent.

Le loup

C'est pour un grand loup solitaire
Que j'écrirai ces quelques rimes
A celui qui chût dans l'abîme
De la jungle boursoramière

Dans son pays il était roi
Il connut Dersou Ouzala
L'immense steppe sibérienne
Ne connut rien qui le retienne

Devant lui les faibles pliaient
Ceux qui tentaient de résister
Se retrouvaient vite broyés
Par sa machoire aux dents d'acier

On ne connut de sa noblesse
Que sa silhouette racée
Car on ne pouvait l'approcher
Sa reine était sa seule faiblesse

Parmi les hommes on voit ses crocs
Sa solitude est instinctive
Les grands loups enterrent leurs maux
Sous une armure, ainsi ils vivent.

L'aigle

Dans les yeux du grand aigle où danse la lumière
Un instant j'ai cru lire comme à livre ouvert
La souffrance et la crainte du dernier géant
De n'accomplir sa quête que si lentement

Du haut de son rocher il se tient comme un roi
De l'instinct du chasseur il repère sa proie
L'immense prédateur ouvre tout grand ses ailes
Puis il fond et capture l'animal rebelle

Les moutons rassemblés le guettent en troupeau
Il ne peut se grimer, solitude est son lot
En ses yeux se reflète l'infini du ciel

Vers le géant des cîmes descendu vers nous
Sur notre forum qui abrite bien des fous
Quelques vers pour enfin entendre son appel.

Pour un héros

Tant de secrets celés entre nos lèvres closes
De sentiments non dits, de douceurs non écrites
Il est temps aujourd'hui d'épanouir les roses
D'un amour si profond, mon héros No Limit.

La légende

Laissez moi vous conter l'histoire
Des deux amants de la légende
Pour que demeure en nos mémoires
De ces héros, toute l'offrande.

Cette puante fonctionnaire
Nul en ce monde n'est parfait
S'était un jour amourachée
Du plus guerrier des mercenaires

Consciente de sa condition
Honteuse de ses origines
Elle chercha dans la voie divine
Le chemin de la rémission

Alors vint la libération
Le censeur, dans un cri ultime
Trancha le cou sans compassion
A cette faiseuse de rimes

Revenant par delà la mort
Comme pour conjurer le sort
Elle lui cria son amour
Tant chaque nuit que chaque jour

Et, touché enfin par la grâce
De l'infinie bonté céleste
Le beau guerrier fier et pugnace
Retourna un beau jour sa veste

Il aima donc le saint suaire
Il encensa les fonctionnaires
Et depuis règne le bonheur
Sur ce forum, ce cri du coeur.

Pour le héros de mes pensées
Hantant mon coeur à tout jamais
Pour celui qui a éclipsé
Les astres d'un ciel dégagé

En mon coeur il n'est pas de doute
C'est pour nous qu'il trace la route
Vers un destin pur et sans faille
Toujours prêt à livrer bataille

Contre ennemis et infidèles
Qui nous guettent sur les chemins
J'ai ce bonheur d'être enfin celle
Pour qui tranche et taille sa main

Mais s'il me mentait, me trompait,
Et pour d'autres avait des pensées
Ne serait ce qu'un seul regard
Ce si noble chevalier noir

Redeviendrait gueux ou pillard
Je chasserais de mes pensées
Ce trop ordinaire soudard
Pâle vestige de guerrier.