mercredi 19 avril 2006, 11h48
La colonisation est un "moment d'horreur" suivi d'avancées, selon Philippe Douste-Blazy
PARIS (AP) - La colonisation est toujours "un moment d'horreur" suivi d'un autre moment au cours duquel "des hommes et des femmes travaillent" à des avancées profitant au territoire conquis, a affirmé mercredi le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.
"Vous savez comme moi que, dans toutes les affaires de colonisation, il y a eu deux moments", a expliqué le ministre, qui était interrogé sur RMC au sujet de la colonisation de l'Algérie. "Le moment de la conquête (...) est toujours un moment d'horreur", a-t-il dit, "et puis il y a, une fois que vous êtes sur la terre, des femmes et des hommes qui travaillent".
En Algérie, "il y a des instituteurs français qui évidemment ont fait leur travail, il y a des architectes qui ont fait leur travail, il y a des médecins qui ont soigné, il y a des gens qui ont été au contact", a-t-il souligné.
Invité à commenter les déclarations du président algérien Abdelaziz Bouteflika, pour qui la colonisation française a provoqué un "génocide de l'identité" algérienne, Philippe Douste-Blazy a estimé que "polémiquer" ou "employer des mots comme ceux-là" n'est "jamais une bonne chose". "Je pense qu'il est important, pour l'Algérie comme pour la France, de regarder devant, de construire ensemble parce que, par l'histoire et par la géographie, nous sommes liés à l'Algérie."
Le ministre a redit qu'il souhaite conclure "un partenariat d'exception avec l'Algérie", qui est "une des plus grandes puissances économiques du monde". "Simplement, nous devons examiner ensemble notre histoire commune afin d'en examiner les pages les plus douloureuses."
Lundi, Abdelaziz Bouteflika avait relancé la polémique sur la présence française en Algérie en affirmant que "la colonisation a réalisé un génocide de notre identité, de notre histoire, de notre langue, de nos traditions